Régulièrement, sur un groupe Facebook de traducteurs et traductrices de l’audiovisuel, on peut lire : “Mais que font les syndicats ?” “C’est à l’ATAA de faire bouger les choses !” “Faut faire ceci… y a qu’à faire cela…” “Faut que le SNAC s’empare du sujet !” Et régulièrement, mon sang ne fait qu’un tour.

Au risque de le répéter une millième fois : les organismes qui représentent les auteurs et autrices sont ce que ces mêmes auteurs et autrices en font ! S’il y avait plus d’engagement parmi les collègues, les associations et les syndicats mèneraient plus d’actions, arriveraient à mobiliser plus de monde, auraient plus d’impact et de poids face aux labos, aux clients, aux distributeurs…



Je m’interroge : sur les quelque 900 personnes qui composent ce groupe de professionnels, qui fait partie du CA de l’ATAA ? Qui est représentant au SNAC ? Qui assiste régulièrement aux réunions des uns et des autres pour participer, donner son avis, motiver les auteurs engagés, proposer de l’aide, des solutions ? Qui, hein ? Parce que personnellement, je vois toujours les mêmes têtes et je ne suis pas sûre qu’on dépasse les 30 personnes au total.

Alors je vous le demande : vous trouvez ça normal, vous, que 30 personnes se démènent pour plus de 1 000 professionnels ? Auteurs et autrices de l’audiovisuel, ça ne vous choque pas de toujours râler sur ce qui ne fonctionne pas, de vous contenter de dire à la cantonade ce qu’il faudrait faire et d’attendre que les autres fassent tout le travail ?

Non, les associations et les syndicats ne peuvent pas apporter de solutions sans vous. On vous le rappelle régulièrement, associations et syndicats sont composés de bénévoles, qui prennent le temps d’œuvrer pour les autres sur leur temps professionnel et familial, pour essayer de faire bouger les choses, d’attirer l’attention sur nos métiers… Mais ces bénévoles sont à bout de souffle. Ils en ont marre qu’on rejette la faute, les responsabilités sur eux, marre de trouver de la place dans leur planning chargé pour chaque réunion de groupement ou de CA quand tant d’autres ne prennent pas cette peine, marre de voir que ça n’avance pas ou pas assez, faute de bras, de brainstorming, de temps, de volontaires, de nouvelles têtes, pour aider, prendre les choses en main, soulager.

Quand l’ATAA ne pourra plus être portée par un CA rachitique ou que vous n’aurez plus de représentants et représentantes de vos métiers au SNAC faute de bonnes volontés, il sera trop tard. Et il ne faudra pas venir vous plaindre.

Nous, vos représentants et représentantes, vos élus et élues, sommes à bout de souffle. Nous manquons d’air, nous manquons d’aide, nous manquons de volonté, épuisés nous aussi par cette période difficile.

Depuis la crise de la Covid, la quasi-totalité des échanges se passe en visio. Même à l’autre bout du monde, plus d’excuse, on peut se connecter, se tenir au courant et mettre la main à la pâte.

Alors, engagez-vous un minimum si vous voulez que les choses changent. Vous avez tous votre place dans nos organismes associatifs et syndicaux. Jeunes padawans ou vieux de la vieille, vous avez une expérience à apporter. Seulement, pour ça, il va falloir cesser de rester dans son coin à se regarder le nombril et décider de se battre pour les autres, pas que pour soi. Il va falloir être solidaires et se donner les moyens de se battre tout court.

Une représentante lasse

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